Elle avait avalé les lieues presque d'une traite, dormant sur l'encolure du cheval que son amie Elinor lui avait légué.
Depuis qu'elle avait reçu le courrier fatidique qu'il lui annonçait que sa jeune amie Lilas se mourait; elle n'avait eu de cesse que de trouver une solution pour la retrouver et la soutenir dans l'épreuve qu'elle vivait.
Las, il lui avait fallu plusieurs jours avant de trouver un habitant de Vannes qui veuille bien s'occuper de la jeune Maïa qu'elle avait à présent à sa charge, et elle redoutait d'arriver trop tard.
C'est à la tombée de la nuit qu'elle aperçu enfin les premières lueurs de Castelnaudary. Elle fronça les sourcils et ferma son cœur à la foule de souvenirs rattachés à cette ville, elle avait choisi de tourner la page, rien ne devait venir entacher cette décision, mais la mort imminente de Lilas l'avait prise au dépourvu.
Elle se dirigea dans les ruelles tortueuses sans hésitation, elle connaissait la demeure pour être passée plusieurs fois devant. Elle dégringola de sa monture plus qu'elle n'en descendit tant elle était exténuée et, s'avançant jusqu'à la porte, tira sur la cordelette reliée à la cloche qui teinta lugubrement dans la nuit, résonnant entre les maisons aux volets déjà clos.
Elle attendit, tenant debout à grand peine, que l'on veuille bien lui ouvrir.