Arrivée d'Aragorn Mc Callaghan, dict Grandpas

Grandpas arriva suite à l'invitation de dame Aldara Héléquin. Il avait parcouru la courte distance qui séparait Castres de Castelnaudary sur le dos de son fidèle Fire. Il arriva à l'adresse qu'on lui avait donnée.

Il regarda les alentours et s'approcha après être descendu de son cheval. La rue était déserte. Il se demanda s'il n'avait pas fait une erreur. Pourtant, l'adresse correspondait bien à ce qu'on lui avait donné.

Bon, ça doit être ici. Allons, ne fais pas ton timide et frappe à la porte, se dit-il en approchant de la porte.
Il finit par frapper à la lourde porte de bois et attendit patiemment qu'on vienne lui ouvrir.

À bâillonner Nombre de messages : 555 Date d'inscription : 04/07/2007

La Rouge ouvrit la porte et reconnut son ami.
Entrez mon cher, où donc est votre loup?
Oh, tenez, avant que j'oublie, voici les clés des salles dissimulées. Vous y êtes chez vous.

Grandpas fut soulagé de voir dame Aldara lui ouvrir elle-même la porte. Il sourit en apercevant son visage. Il avança et son loup, Baïkal, vint immédiatement se placer dans ses pas.

Je suis ravi de vous voir et très heureux d'être invité en votre demeure.

Il donna l'ordre à son loup de se coucher d'un simple geste et aussitôt le loup se coucha.
Puis il regarda Aldara dans les yeux, la sondant au plus profond d'elle-même de ses yeux verts d'émeraude.

Je vous remercie de l'honneur que vous me faites, ma dame. Je saurai m'en montré digne, lui répondit-il quand elle lui eu dit qu'elle avait fait un double des clés de toutes les pièces de la maison.

Mais peut-être pourriez vous me faire visiter?

Il lui sourit, attendant sa réponse.

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La porte se referma dans un faible grincement. Voilà long que La Rouge n'avait accueillie personne en sa demeure; la poussière avait recouvert les meubles et quelques araignées avait même pris logis ça et là.
Je ne m'attendais pas à te voir ici, je pensais que tu irais directement au bureau... Si j'avais su, j'aurais fait un peu de ménage. Mais entre, ne reste pas dans l'entrée. Bonjour Baïkal.

Rapide regard vers le tableau, comme toujours, avant d'inviter son hôte à s'enfoncer dans la maison.
La maison est grande, trop pour une femme seule. Mais que vrux-tu, quand elle a été construite, les projets étaient différents...

Soupir, main qui empoigne son ventre.
Ici, tu as la cuisine, déserte depuis des lustres et en face la bibliothèque, où je passe le plus clair de mes journées. Et puis ce grand escalier mène au refuge des songes. Il y a plusieurs chambres là-haut.

Discrètement, elle passait ses mains sur les meubles pour enlever le plus gros, espérant que son invité ne penserait pas qu'elle était une souillon.

Grandpas sourit en entendant son hôte. Bien entendu, elle n'oublia pas le loup qui était collé dans les jambes de son maître. L'Écossais regarda la jeune femme et lui emboita le pas quand elle lui fit faire la visite de la maison.

C'était une maison simple, qui respirait un bonheur envolé. Il se souvint alors du portrait qu'il avait vu dans l'entrée. L'amie d'Aldara sans doute, Weulfen. Elle lui en avait parlé.

Il la suivit, ne disant mot. Il regardait un peu partout pour s'imprégner de cet endroit, connaître où son amie vivait.
Il remarqua effectivement que la cuisine avait peu servi.

Dis-moi, tu manges où? Qui te fais tes repas?

Il la voyait bien passer la main discrètement sur les meubles pour en retirer la poussière, mais pour lui, ça n'avait aucune espère d'importance.

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Elle rit de bon coeur.
Et bien, c'est si important de savoir qui me fait à manger? Je ne mange jamais ici, ça c'est sûr, surtout en ce moment. Je vais au marché en général ou bien je vais directement me servir dans mon potager.

Les deux jeunes gens déambulèrent dans les différentes pièces, elle montrant à gauche cet objet trouvé sur le marché de Loches, lui faisant oui de la tête, le sourire impertubablement vissé sur la bouche.

À la réponse d'Aldara, Aragorn ne put faire autrement que de rire avec elle. Elle avait raison, ce n'était pas si important de savoir qui lui faisait à manger et où elle mangeait. L'essentiel étant qu'elle se sustente.

Il continuèrent à déambuler ci-et-là, la jeune femme lui montrant différents objets dont elle avait fait l'acquisition au cours de ces nombreux voyages. La maison avait besoin de revivre, tout comme la personne qui y vivait.

Ils s'arrêtèrent à un moment donné et se regardèrent. Il se sourirent mais ne dirent pas un mot. Enfin, après quelques instants passés ainsi, Grandpas rompit le silence.

Aldara, pourquoi restes-tu enfermées dans tes souvenirs?

Cette femme l'intriguait. Elle était mystérieuse, énigmatique. Elle semblait rongée par des souvenirs. Mais lesquels?

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La question était tombée comme un cheveu sur la soupe. Elle ne savait pas pourquoi les gens voulaient tout savoir d'elle. A croire qu'aujourd'hui elle était transparente, si elle ne racontait pas sa vie. Pourquoi les gens ressentaient-ils toujours ce besoin de se raconter? De fouiller le passé comme un charognard fouille les feuilles mortes à la recherche d'une carcasse faisandée?
Sans le regarder, caressant l'énorme boule de bois qui surplombait la rampe d'escalier, elle lui répondit:
Et si les barreaux de mes souvenirs étaient plus doux qu'une liberté fade d'un aujourd'hui sans attrait?... Y as-tu pensé?

La réponse d'Aldara surprit l'Écossais. Il resta un bref instant à se demander ce qu'elle avait bien pu vouloir dire. Puis il regarda le haut de l'escalier et lui dit.

Oui. Peut-être... je ne sais pas. On... on ne doit pas réagir de la même manière surement.

Ils montèrent alors à l'étage. La jeune femme le devançait et lui-même était suivi par Baïkal. Ce qui lui fit penser que peut-être il ne devait pas être dans la maison.

Aldara, dis, je... enfin, si Baïkal ne doit pas être à l'intérieur, tu le dis. Je vais le faire sortir.

L'ayant vue avec le loup, il se doutait bien qu'elle allait lui dire non. Mais il préférait poser la question. Il la regarda, attendant sa réponse.

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Elle gravissait l'escalier, bien consciente de la nébulosité de sa réponse.
Quand Aragorn lui posa la question à propos du loup, elle se contenta de hausser les épaules en secouant la tête, pensant très fort: Ne dis donc pas de sottise. Cette maison a été bâtie par une louve, qui mieux que Baïkal y a sa place?
Arrivée en haut du grand escalier, elle se retourna, regardant son ami gravir les dernières marches.
Cette partie de la maison était la plus intime, mais aussi la plus vivante. Certes elle ne mangeait pas tous les jours dans sa cuisine, mais elle dormait tous les soirs dans son lit, ou presque!
Trois portes se dressaient devant eux.
A droite, il y a la chambre d'amis. Elle fut longtemps la chambre d'un très bon ami à moi, Dirix, mon petit infirme. Il est aujourd'hui dans l'autre monde, j'ai fini par me résigner à réouvrir sa chambre.
Aldara caresse le petit écriteau de bois suspendu à la porte.
Mais ça, je n'ai pas pu m'y résoudre...
Si tu le souhaites, tu pourras dormir ici quand tu viendras me visiter.

Au milieu tu as la salle d'eau. Oh, elle est spartiate, un grand baquet pour le bain, un plus petit pour la toilette et un grand miroir. Ce modeste confort est agréable, surtout en hiver...
La salle d'eau est fermée, la plupart du temps, si tu séjournes ici, je te donnerai une clé.
Et puis là-bas, à gauche, c'est ma chambre. Ma chambre d'impie, ma chambre d'épousée, ma chambre de femme seule... Celle-ci est fermée, toujours.

Ils arrivèrent à l'étage. Grandpas regardait partout. Le palier était large sans être trop grand. Il écouta les descriptions de son amie sans dire un mot. Il lui sourit quand elle lui offrit un endroit pour dormir quand il viendrait la voir.
Puis, elle lui décrivit la salle d'eau avant de parler rapidement de sa propre chambre. Il n'aimait pas la façon dont elle en parlait.

Il s'approcha de la dite-pièce et posa sa main sur la poignée. Il la regarda, la tourna et constata qu'effectivement, elle était close. Il lâcha alors la poignée et reporta son attention sur son amie.

Qu'as-tu à cacher que tu fermes ta chambre à clé?

Il s'approcha d'elle et fixa ses yeux dans ceux de son amie. Il l'aimait beaucoup. Quelque chose en elle lui rappelait ce qu'il était il y avait quelques années.

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Elle vit l'homme s'approcher de la porte de la chambre, poser sa main sur la poignée, tourner même; elle ne broncha pas, assurée qu'elle était que la porte était verrouillée.
Ce que j'ai à cacher? répondit-elle. Et bien cette pièce est celle où je dors, où je pleure où je m'ébats, rien qui mérite spectateurs, il me semble.
Sa main s'égara sur le bois sombre. Là aussi où elle cuvait de ses soirées trop arrosées, mais ça, elle ne pouvait le prononcer.
Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits et poursuivit:
Mais tu as raison, redescendons.
Déjà elle descendait l'escalier, faisant résonner les marches sous ses bottes noires, tirant de son corsage une petite clé luisante.
Enfin, les deux amis se dirigèrent vers une petite porte dérobée, qui donnait sur l'arrière de la maison.

Il sourit en l'écoutant. Décidément, ils se ressemblaient. Ils faisaient partie de la même meute. Il fallait juste un peu de temps à la jeune femme pour reconnaître l'odeur des siens.

Elle descendit et Aragorn la suivit non sans avoir jeté un dernier regard à cette porte close. Il la suivit. La jeune louve le mena à une porte dérobée à l'arrière de la maison.

Quels secrets allait-elle lui montrer? Où cela pouvait-il conduire? Il n'en savait rien, mais il se félicitait de la confiance qui s'installait entre eux.

Il observait, sans rien dire, les détails de cette maison qui l'informaient sur sa propriétaire.

Où va-t-on? lui demanda-t-il pour briser le silence.

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Un index se pose sur sa bouche fendue, un oeil se ferme et se fait espiègle...

Grandpas regarda son amie. À quel jeu jouait-elle? Son oeil fermé, son doigt sur ses lèvres comme pour lui faire signe de se taire, il sut rapidement qu'il allait certainement entrer dans le saint des saints.

Il se fit donc muet et la suivit.